Des épisodes bibliques sont évoqués de manière répétitive dans le Coran, comme le
péché d'Adam et Ève.
Le déluge, cataclysme universel selon la Bible, est resté localisé selon le Coran.
D'après la Bible, l'Alliance de Dieu avec Abraham ne s'est pas prolongée avec les descendants d'Ismaël, les Arabes.
Et dans le Coran le sacrifice d'Abraham a concerné Ismaël, non Isaac.
Mais l'exode de Moïse est raconté similairement dans les deux Livres.
Tandis que le veau d'or a été fabriqué par Aaron selon la Bible, le responsable de cet acte d'après le Coran n'est pas Aaron.
Le Coran s’écarte de la Bible qui accuse Ève d’avoir été
tentée par le serpent avant d’entraîner Adam à manger le fruit
défendu. En conséquence, il ne la culpabilise pas outre mesure, et
reconnaît en elle, un être humain soumis aux mêmes penchants
que son compagnon. De plus, le livre sacré des musulmans ne
considère pas le « péché originel » comme un crime à inscrire au
passif de l’humanité.
Dieu agréa le repentir d’Adam et Ève, ainsi qu’on peut le
constater à travers le texte de la sourate suivante :
« Ils dirent (Adam et Ève) : Seigneur, Nous nous sommes lèsés
nous-mêmes ; si Tu ne nous pardonnes pas et si Tu ne nous fais
pas miséricorde, nous serons au nombre des perdants. » (Coran
7:23).
« Les Juifs (Judéens) et les Chrétiens (Nazaréens) disent :
« Nous sommes les fils de Dieu et ses amants ! ». Dis :
« Pourquoi vous torture-t-il pour vos fautes ? Vous, vous êtes de la
chair qu’Il crée. ». (...) » (Coran 5:18).
Selon la Bible, Dieu aurait supprimé l’humanité entière,
préservant Noë et sa famille, car Noë était le seul homme qui n’ait
point dérivé du culte à avoir pour Dieu. Selon le Coran, Noë a été
un prophète, comme tant d’autres qui se sont succédés pour
remettre sur le chemin de la rectitude des nations, alors qu’elles
avaient oublier une partie du message divin.
Noë a été un alerteur pour son peuple égaré, tenté par
l’idolâtrie. Il a été renié, malgré la bonne foi qui caractérisait son
message, comme cela se passe souvent pour les prophètes, la
grande majorité des siens n’adhéraient pas, alors il se retourna
vers Dieu qui décida de leur infliger un châtiment : l’inondation,
avec pour conséquence inévitable, la noyade. Bien entendu, Noë a
été sauvé, non pas seulement avec ceux de sa famille qui croyaient
à ce qu’il disait, mais avec tout ceux qui avaient cru en lui. (Coran
11:40).
Dans ce but, Dieu a demandé à Noë et ses amis de
construire une felouque (un bateau) où ils se sont installés, (lui, sa
famille et ses amis croyants) en compagnie de leurs animaux
d’élevage (par couples) ... et non pas tout le patrimoine des
animaux terrestres (Coran 11:40).
Alors qu’ils étaient portés par les vagues, un des fils de Noë
qui se trouvait à l’écart en dehors du bateau, a été parmi les
retardataires le seul. Les vagues survenues, il fut noyé.
Lorsque l’inondation fut terminée, la felouque atterrit à un
endroit nommé Joudi dans le Coran (11:44). A la différence de la
Bible qui se prononce sur le mont Ararat (qui devait être considéré
par ses auteurs comme le toit du monde), on ne sait pas s’il s’agit
d’une montagne.
Puis Noë et ses compagnons descendent de la felouque, et
sont bénis par Dieu pour eux-mêmes et leur descendance.
Le phénomène diluvien est resté localisé, car Dieu n’a
aucunement voulu supprimer l’humanité entière, elle-même n’étant
sans doute pas entièrement fourvoyée.
Dès lors, un supplice à vocation universelle n’est pas
envisageable. Ce phénomène diluvien n’a pu avoir lieu qu’à une
échelle locale.
• Genèse (17:7-8) : « J’établirai Mon alliance avec toi et ta
descendance après toi, dans toutes leurs générations : ce sera une
alliance perpétuelle en vertu de laquelle Je serai ton Dieu et celui
de tes descendants après toi. (8) Je te donnerai, et à tes
descendants après toi, le pays de Canaan, en possession
perpétuelle, et Je serai leur Dieu. ».
L'Alliance est établie avec toute la descendance d’Abraham.
Son signe : la circoncision. Voir Genèse (17:10-14).
• Genèse (17:20-21) : « Pour Ismaël, Je t’exauce. Vois, Je le
bénis, Je le rends fécond, prolifique à l’extrême ; il engendrera
douze princes et Je ferai sortir de lui une grande nation. (21) Mais
J’établirai Mon alliance avec Isaac, que Sara te donnera l’année
prochaine à cette date. ».
L’Alliance concerne-t-elle seulement Isaac ? Pourtant, Ismaël a subi la circoncision (le premier). Voir Genèse (17:23-25).
• Genèse (22:2) : « Prends ton fils, ton unique, Isaac, que tu
aimes (...) et là, tu l’offriras en holocauste. ».
Ce verset suggère que Abraham préférait Isaac à Ismaël. Mais Isaac n’a pas été le fils
unique d'Abraham. L'authenticité de ce verset peut être mise en doute.
Abraham avait un autre fils, qu’il eut ainsi : « Je vais aller
auprès de mon Seigneur, dit Abraham, Il me guidera dans sa voie :
« Seigneur, accorde-moi un fils qui soit juste ». Nous lui avons
alors annoncé la bonne nouvelle, la naissance d’un fils doué de
sagesse. » (Coran 37:99-101).
Il s’agit d’Ismaël (dont le nom signifie « Dieu a entendu »), qui
a été donné à la suite d’une prière d’Abraham qui, après s’être
expatrié de sa région corrompue par l’idolâtrie invoqua Dieu.
Le Coran poursuit avec Ismaël : « Lorsque l’enfant fut en âge
d’accompagner son père, celui-ci lui dit : « Ô mon fils, je me suis
vu en songe offrant en sacrifice, et c’est toi-même que j’immolais !
Qu’en penses-tu ? Ô père, lui répondit son fils, fais ce qui t’est
ordonné, tu me trouveras patient si Dieu le veut. ». Le père et le fils
s’étaient soumis à la volonté de Dieu. Le père tenait son fils, front
contre terre prêt à l’immoler. Nous l’appelâmes : Ô Abraham, tu as
cru en ta vision et tu l’as réalisée. C’est ainsi que Nous
récompensons ceux qui font le bien. ».
Selon le Coran, c’est pour récompenser la soumission
d’Abraham et sa détermination à immoler son fils unique Ismaël,
que Dieu lui annonça la naissance d’un second fils, Isaac.
Abraham aimait beaucoup Ismaël (Genèse 17:18 : « pourvu
qu’Ismaël vive et que Tu T’intéresse à lui, je n’en demande pas
plus »). C’était l’enfant que Dieu lui a donné à la suite d’une prière,
comblant ainsi ses espérances. C’est en ce sens que Dieu a fait du
sacrifice d’Ismaël une épreuve pour Abraham, puis Il l’a racheté par
une offrande (un bélier qui était pris dans un buisson, d’après la
Bible).
L’altération du passage de la Bible où il est question du
sacrifice de l’enfant d’Abraham, a été opérée parce qu’il n’était pas
convenable pour les docteurs Juifs d’admettre que l’ancêtre des
Arabes (Ismaël), qui pratiquaient l’idolâtrie à l’époque de la
reconstitution du texte biblique, avait pu être choisi par Dieu, au
détriment de l’ancêtre des israélites (Isaac).
Après avoir accompli sa période d’engagement au service de son
beau-père, Moïse quitta avec sa famille le pays de Madian pour
retourner en Égypte. En cours de route, il aperçut un feu du côté du
Mont Sinaï et voulut ramener quelques tisons ou glaner des informations
utiles. Le Coran mentionne cette évènement capital de la façon suivante
: « Lorsqu’il s’approcha, il s’entendit appeler du flanc droit de la vallée
dans le site béni de Dieu, et du sein de l’arbre : « Ô Moïse, je suis Dieu,
le Seigneur de l’univers ». » (Coran 28:31). Dieu le chargea de prêcher
le monothéisme auprès du pharaon et de son peuple et de délivrer les
Israélites qui étaient pratiquement réduits à l’esclavage. Il agréa sa
requête d’adjoindre le concours de son frère Aaron.
Dieu ordonna à Moïse de faire sortir d’Égypte les Hébreux. Au
lever du jour, le pharaon fut informé de cette décision et se lança à leur
poursuite, à la tête de son armée. Il était sur le point de les rejoindre,
lorsque par la volonté de Dieu, Moïse frappa avec son bâton la mer qui
s’entrouvrit pour leur laisser passage. Le pharaon s’engouffra avec ses
troupes par la brèche, mais les flots se rabattirent avec violence et
anéantirent l’armée égyptienne. Dieu en parle ainsi dans le Coran : « Nous avons fait franchir la mer aux fils d’Israël, Pharaon et ses armées
les poursuivaient avec acharnement, hostilité, jusqu’à ce que Je les
atteigne par la noyade. Il dit : « Oui, je crois qu’il n’est pas de divinité,
sauf celle auquelle les fils d’Israël croient : je suis parmi les pacifiés. ».
Ainsi toi, auparavant rebelle, tu étais parmi les dévoyés. Aujourd’hui,
Nous te faisons parvenir à maturité* afin que tu sois un signe pour tes
successeurs. Voici, les Humains, pour la plupart, sont inattentifs à nos
signes. » (Coran 10:90-92).
* en faisant que le corps soit conservé à travers les âges : ... sa momie
se trouve actuellement au Musée du Caire.
D'après la Bible, les Hébreux voyant que Moïse tardait à revenir ont demandé à Aaron de fabriquer pour eux une idole. Il leur demanda de lui donner leurs bijoux, et il les fit fondre pour obtenir un veau d'or (Exode 32).
Selon le Coran, ce n'est pas Aaron qui est à l'origine de la fonte du veau d'or, mais il s'agit d'un personnage appelé Samiri (Coran 20:83-99).
Quand Moïse demanda aux Hébreux pourquoi ils ont trahi leur engagement envers lui, les Hébreux ont répondu avoir suivi le Samiri qui lançait l'or des Égyptiens dans le feu pour s'en décharger : « Ils dirent : « Ce n'est pas de notre propre gré que nous avons manqué à notre engagement envers toi. Mais nous fûmes chargés de fardeaux d'ornements du peuple (de Pharaon) ; nous les avons donc jetés (sur le feu) tout comme le Samiri les a lancés. » (Coran 20:87).
Concernant le rôle d'Aaron, il n'est fait mention à aucun endroit dans le Coran que Aaron a participé à la fonte du veau d'or, de plein gré ou sous la contrainte. Au contraire, on peut lire dans le Coran que Aaron a prévenu ses frères hébreux de leur impiété : « Ainsi Aaron leur avait dit :
« Ô mon peuple, voici, vous avez été tentés, mais votre Seigneur est le Miséricordieux, suivez-moi, obéissez à mes ordres. ».
Ils dirent : « Nous continuerons à y être attachés, jusqu'à ce que Moïse retourne vers nous ». » (Coran 20:90-91).
La Bible comme le Coran rapporte que les Hébreux restés pieux ont été chargé de tuer leurs frères tombés dans l'idolâtrie. La Bible indique que « dans le peuple, il tomba environ trois mille hommes » (Exode 32:28). Le peuple hébreu a ensuite été pardonné par Dieu : « Et [rappelez-vous], lorsque Moïse dit à son peuple : « ô mon peuple, certes vous vous êtes fait du tort à vous-mêmes en prenant le Veau pour idole. Revenez donc à votre Créateur; puis, tuez donc les coupables vous-mêmes : ce serait mieux pour vous, auprès de votre Créateur ! » C'est ainsi qu'Il agréa votre repentir; car c'est Lui, certes, le Repentant et le Miséricordieux ! » (Coran 2:54).