La Bible juive et le Coran

Des épisodes bibliques sont évoqués de manière répétitive dans le Coran, comme le péché d'Adam et Ève. Le déluge, cataclysme universel selon la Bible, est resté localisé selon le Coran. D'après la Bible, l'Alliance de Dieu avec Abraham ne s'est pas prolongée avec les descendants d'Ismaël, les Arabes. Et dans le Coran le sacrifice d'Abraham a concerné Ismaël, non Isaac. Mais l'exode de Moïse est raconté similairement dans les deux Livres. Tandis que le veau d'or a été fabriqué par Aaron selon la Bible, le responsable de cet acte d'après le Coran n'est pas Aaron.

 Le péché d'Adam et Ève

La création du premier homme, Adam (« le terreux »), puis de sa femme, Ève (« la vivante »), constitue l’acte fondamental à partir duquel l’humanité a vu le jour. Après une période de vie indéterminée, Adam et Ève succombèrent conjointement à la tentation incarnée par Satan.

Le Coran s’écarte de la Bible qui accuse Ève d’avoir été tentée par le serpent avant d’entraîner Adam à manger le fruit défendu. En conséquence, il ne la culpabilise pas outre mesure, et reconnaît en elle, un être humain soumis aux mêmes penchants que son compagnon. De plus, le livre sacré des musulmans ne considère pas le « péché originel » comme un crime à inscrire au passif de l’humanité.

C’est lors d’un concile (rassemblement d’évêques) qui a eu lieu de 429 à 471 après J.-C. que la nature humaine a été déclarée blessée par le péché originel. Ceci impliquant que l’humanité avait à supporter le poids des fautes commises par Adam et Ève !

Dieu agréa le repentir d’Adam et Ève, ainsi qu’on peut le constater à travers le texte de la sourate suivante : « Ils dirent (Adam et Ève) : Seigneur, Nous nous sommes lèsés nous-mêmes ; si Tu ne nous pardonnes pas et si Tu ne nous fais pas miséricorde, nous serons au nombre des perdants. » (Coran 7:23).

La position de Dieu est exprimée dans ces deux versets : « Nous leur dîmes : Descendez de ces lieux (...) Vous trouverez sur terre un lieu de séjour et de jouissance éphémère. Adam accueillit les paroles de son Seigneur et revint à lui repentant.
Dieu est en vérité, Celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant. Il est Miséricordieux. » (Coran 2:36-37).

 L’homme, cette créature.

« La création des cieux et de la terre est plus grande que celle des humains, mais, pour la plupart, les humains ne le savent pas. » (Coran 40:57) ;

« Les Juifs (Judéens) et les Chrétiens (Nazaréens) disent : « Nous sommes les fils de Dieu et ses amants ! ». Dis : « Pourquoi vous torture-t-il pour vos fautes ? Vous, vous êtes de la chair qu’Il crée. ». (...) » (Coran 5:18).

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 Le déluge : cataclysme universel ?
L’humanité n’a jamais connu de cataclysme à grande échelle depuis son apparition. C’est ce qu’affirment les scientifiques, qui au niveau géologique n’ont trouvé aucune trace d’un déluge s’étant produit mondialement. Cela en contradiction avec la Bible et la « Genèse » qui décrit un déluge planétaire vers 2200 avant J.-C., auquel auraient survécus Noë et sa famille grâce aux fameux arche de Noë, ainsi que l’ensemble des animaux vivants de la terre. Le Coran, du reste, est en parfaite conformité avec la logique.

Selon la Bible, Dieu aurait supprimé l’humanité entière, préservant Noë et sa famille, car Noë était le seul homme qui n’ait point dérivé du culte à avoir pour Dieu. Selon le Coran, Noë a été un prophète, comme tant d’autres qui se sont succédés pour remettre sur le chemin de la rectitude des nations, alors qu’elles avaient oublier une partie du message divin.

Noë a été un alerteur pour son peuple égaré, tenté par l’idolâtrie. Il a été renié, malgré la bonne foi qui caractérisait son message, comme cela se passe souvent pour les prophètes, la grande majorité des siens n’adhéraient pas, alors il se retourna vers Dieu qui décida de leur infliger un châtiment : l’inondation, avec pour conséquence inévitable, la noyade. Bien entendu, Noë a été sauvé, non pas seulement avec ceux de sa famille qui croyaient à ce qu’il disait, mais avec tout ceux qui avaient cru en lui. (Coran 11:40).

Dans ce but, Dieu a demandé à Noë et ses amis de construire une felouque (un bateau) où ils se sont installés, (lui, sa famille et ses amis croyants) en compagnie de leurs animaux d’élevage (par couples) ... et non pas tout le patrimoine des animaux terrestres (Coran 11:40).

Alors qu’ils étaient portés par les vagues, un des fils de Noë qui se trouvait à l’écart en dehors du bateau, a été parmi les retardataires le seul. Les vagues survenues, il fut noyé.

Lorsque l’inondation fut terminée, la felouque atterrit à un endroit nommé Joudi dans le Coran (11:44). A la différence de la Bible qui se prononce sur le mont Ararat (qui devait être considéré par ses auteurs comme le toit du monde), on ne sait pas s’il s’agit d’une montagne.

Puis Noë et ses compagnons descendent de la felouque, et sont bénis par Dieu pour eux-mêmes et leur descendance.

Le phénomène diluvien est resté localisé, car Dieu n’a aucunement voulu supprimer l’humanité entière, elle-même n’étant sans doute pas entièrement fourvoyée.

Dès lors, un supplice à vocation universelle n’est pas envisageable. Ce phénomène diluvien n’a pu avoir lieu qu’à une échelle locale.

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 L'Alliance de Dieu avec Abraham
D'après certains passages de la Genèse, l'Alliance de Dieu avec Abraham s'est poursuivie seulement avec les descendants de son fils Isaac (l'ancêtre des Juifs), et non pas avec les descendants de son fils Ismaël (l'ancêtre des Arabes).
Cela voudrait dire que Dieu n'aurait pas pu élire un prophète parmi les Arabes, comme Mohammad, le prophète de l'islam.

Genèse (17:7-8) : « J’établirai Mon alliance avec toi et ta descendance après toi, dans toutes leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle en vertu de laquelle Je serai ton Dieu et celui de tes descendants après toi. (8) Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et Je serai leur Dieu. ».

L'Alliance est établie avec toute la descendance d’Abraham. Son signe : la circoncision. Voir Genèse (17:10-14).

Genèse (17:20-21) : « Pour Ismaël, Je t’exauce. Vois, Je le bénis, Je le rends fécond, prolifique à l’extrême ; il engendrera douze princes et Je ferai sortir de lui une grande nation. (21) Mais J’établirai Mon alliance avec Isaac, que Sara te donnera l’année prochaine à cette date. ».

L’Alliance concerne-t-elle seulement Isaac ? Pourtant, Ismaël a subi la circoncision (le premier). Voir Genèse (17:23-25).

Y aurait-il eu altération du passage biblique ? La promesse d’hériter du pays de Canaan (la Palestine) a aussi concerné les Arabes.

Genèse (22:2) : « Prends ton fils, ton unique, Isaac, que tu aimes (...) et là, tu l’offriras en holocauste. ».

Ce verset suggère que Abraham préférait Isaac à Ismaël. Mais Isaac n’a pas été le fils unique d'Abraham. L'authenticité de ce verset peut être mise en doute.

Il n'était pas convenable pour les docteurs juifs d'admettre que l'ancêtre des Arabes (Ismaël), qui pratiquaient l’idolâtrie à l’époque de la reconstitution du texte biblique, avait pu être choisi par Dieu, au détriment de l'ancêtre des Israëlites (Isaac).
Isaac n’était pas le fils unique d’Abraham, il avait déjà eu Ismaël avant lui. Genèse (17:24-26) : lors de la cironcision générale, lit-on, Abraham avait 99 ans, tandis qu’Ismaël en avait 13 ; Genèse (21:5) : « Abraham avait 100 ans quand lui naquit son fils Isaac. ». Ismaël avait 14 ans quand Isaac est né alors.
Ismaël était aussi aimé par Abraham. Voir Genèse (17:18) et Genèse (21:11).
C'est pour récompenser la soumission d'Abraham, et sa détermination à immoler son fils unique Ismaël, que Dieu lui annonça la naissance d'un second fils, Isaac. (voir dans le Coran, chapitre 37, versets 99 à 113).

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 Le sacrifice d'Abraham
Dieu éprouva Abraham : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria, sur une montagne que je t’indiquerai et là, offre-le moi en sacrifice. ». Voici ce qui est dit dans la Bible (Genèse 22:2).

Abraham avait un autre fils, qu’il eut ainsi : « Je vais aller auprès de mon Seigneur, dit Abraham, Il me guidera dans sa voie : « Seigneur, accorde-moi un fils qui soit juste ». Nous lui avons alors annoncé la bonne nouvelle, la naissance d’un fils doué de sagesse. » (Coran 37:99-101).

Il s’agit d’Ismaël (dont le nom signifie « Dieu a entendu »), qui a été donné à la suite d’une prière d’Abraham qui, après s’être expatrié de sa région corrompue par l’idolâtrie invoqua Dieu.

Le Coran poursuit avec Ismaël : « Lorsque l’enfant fut en âge d’accompagner son père, celui-ci lui dit : « Ô mon fils, je me suis vu en songe offrant en sacrifice, et c’est toi-même que j’immolais ! Qu’en penses-tu ? Ô père, lui répondit son fils, fais ce qui t’est ordonné, tu me trouveras patient si Dieu le veut. ». Le père et le fils s’étaient soumis à la volonté de Dieu. Le père tenait son fils, front contre terre prêt à l’immoler. Nous l’appelâmes : Ô Abraham, tu as cru en ta vision et tu l’as réalisée. C’est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien. ».

« Ce fut une bien rude épreuve. Nous avons racheté son fils par un sacrifice solennel. Et Nous perpétuâmes son souvenir dans la postérité. « Paix sur Abraham ». Ainsi, Nous récompensons les vertueux. Il était du nombre de nos fidèles serviteurs. Nous lui annonçâmes une bonne nouvelle, la naissance d’Isaac, un prophète parmi les justes. » (Coran 37:102-112).

Selon le Coran, c’est pour récompenser la soumission d’Abraham et sa détermination à immoler son fils unique Ismaël, que Dieu lui annonça la naissance d’un second fils, Isaac.

Abraham aimait beaucoup Ismaël (Genèse 17:18 : « pourvu qu’Ismaël vive et que Tu T’intéresse à lui, je n’en demande pas plus »). C’était l’enfant que Dieu lui a donné à la suite d’une prière, comblant ainsi ses espérances. C’est en ce sens que Dieu a fait du sacrifice d’Ismaël une épreuve pour Abraham, puis Il l’a racheté par une offrande (un bélier qui était pris dans un buisson, d’après la Bible).

L’altération du passage de la Bible où il est question du sacrifice de l’enfant d’Abraham, a été opérée parce qu’il n’était pas convenable pour les docteurs Juifs d’admettre que l’ancêtre des Arabes (Ismaël), qui pratiquaient l’idolâtrie à l’époque de la reconstitution du texte biblique, avait pu être choisi par Dieu, au détriment de l’ancêtre des israélites (Isaac).

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 L'exode de Moïse
Né en Égypte, Moïse était un des descendants des fils de Jacob que Joseph avait introduit dans ce pays. Par un concours de circonstances, il fut élevé par la femme du pharaon qui ignorait son identité. Devenu adulte, il prit part à une altercation au cours de laquelle il tua un Égyptien. Aussi, craignant d’être arrêté, il s’enfuit en pays de Madian, en Palestine, où il épousa une jeune fille.
La Bible précise qu’au cours de cette longue période, « le roi d’Égypte mourut » (Exode 2:23) : Il s’agissait de Ramsès II, pharaon responsable de l’oppression des Hébreux.

Après avoir accompli sa période d’engagement au service de son beau-père, Moïse quitta avec sa famille le pays de Madian pour retourner en Égypte. En cours de route, il aperçut un feu du côté du Mont Sinaï et voulut ramener quelques tisons ou glaner des informations utiles. Le Coran mentionne cette évènement capital de la façon suivante : « Lorsqu’il s’approcha, il s’entendit appeler du flanc droit de la vallée dans le site béni de Dieu, et du sein de l’arbre : « Ô Moïse, je suis Dieu, le Seigneur de l’univers ». » (Coran 28:31). Dieu le chargea de prêcher le monothéisme auprès du pharaon et de son peuple et de délivrer les Israélites qui étaient pratiquement réduits à l’esclavage. Il agréa sa requête d’adjoindre le concours de son frère Aaron.

La Bible ajoute que « Moïse était âgé de 80 ans et Aaron de 83 lorsqu’ils parlèrent au Pharaon » (Exode 7:7). Le pharaon était alors le successeur de Ramsès II, son fils Mineptah.
Celui-ci fit preuve d’aveuglement et ne céda ni aux exhortations de Moïse ni aux miracles qu’il accomplit pour le convaincre. Il resta intraitable, même après les malheurs qui s’abattirent sur son pays, allant jusqu’à accentuer la répression contre les Hébreux.

Dieu ordonna à Moïse de faire sortir d’Égypte les Hébreux. Au lever du jour, le pharaon fut informé de cette décision et se lança à leur poursuite, à la tête de son armée. Il était sur le point de les rejoindre, lorsque par la volonté de Dieu, Moïse frappa avec son bâton la mer qui s’entrouvrit pour leur laisser passage. Le pharaon s’engouffra avec ses troupes par la brèche, mais les flots se rabattirent avec violence et anéantirent l’armée égyptienne. Dieu en parle ainsi dans le Coran : « Nous avons fait franchir la mer aux fils d’Israël, Pharaon et ses armées les poursuivaient avec acharnement, hostilité, jusqu’à ce que Je les atteigne par la noyade. Il dit : « Oui, je crois qu’il n’est pas de divinité, sauf celle auquelle les fils d’Israël croient : je suis parmi les pacifiés. ». Ainsi toi, auparavant rebelle, tu étais parmi les dévoyés. Aujourd’hui, Nous te faisons parvenir à maturité* afin que tu sois un signe pour tes successeurs. Voici, les Humains, pour la plupart, sont inattentifs à nos signes. » (Coran 10:90-92).

* en faisant que le corps soit conservé à travers les âges : ... sa momie se trouve actuellement au Musée du Caire.

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 Aaron et le veau d'or
Moïse a reçu les tables de la loi à la fin de quarante jours qu'il a passé au sommet du Mont Sinaï. Durant ces quarante jours, c'est son frère Aaron qui l'a remplacé auprès des Hébreux pour les guider. Quand Moïse est retourné vers son peuple, il était prévenu par Dieu du fait que les Hébreux s'étaient égarés pendant son absence en prenant une idole.

D'après la Bible, les Hébreux voyant que Moïse tardait à revenir ont demandé à Aaron de fabriquer pour eux une idole. Il leur demanda de lui donner leurs bijoux, et il les fit fondre pour obtenir un veau d'or (Exode 32). Selon le Coran, ce n'est pas Aaron qui est à l'origine de la fonte du veau d'or, mais il s'agit d'un personnage appelé Samiri (Coran 20:83-99).

Quand Moïse demanda aux Hébreux pourquoi ils ont trahi leur engagement envers lui, les Hébreux ont répondu avoir suivi le Samiri qui lançait l'or des Égyptiens dans le feu pour s'en décharger : « Ils dirent : « Ce n'est pas de notre propre gré que nous avons manqué à notre engagement envers toi. Mais nous fûmes chargés de fardeaux d'ornements du peuple (de Pharaon) ; nous les avons donc jetés (sur le feu) tout comme le Samiri les a lancés. » (Coran 20:87).

Le Samiri a fait sortir du feu un veau pour les Hébreux . C'est ensuite que les Hébreux se sont mis à l'adorer.

Concernant le rôle d'Aaron, il n'est fait mention à aucun endroit dans le Coran que Aaron a participé à la fonte du veau d'or, de plein gré ou sous la contrainte. Au contraire, on peut lire dans le Coran que Aaron a prévenu ses frères hébreux de leur impiété : « Ainsi Aaron leur avait dit : « Ô mon peuple, voici, vous avez été tentés, mais votre Seigneur est le Miséricordieux, suivez-moi, obéissez à mes ordres. ». Ils dirent : « Nous continuerons à y être attachés, jusqu'à ce que Moïse retourne vers nous ». » (Coran 20:90-91).

Aaron s'est tenu à distance d'eux car ils étaient prêts à le tuer, d'après ce passage du Coran : « Et lorsque Moïse retourna à son peuple, fâché, attristé, il dit : « Vous avez très mal agi pendant mon absence ! Avez-vous voulu hâter le commandement de votre Seigneur ? » Il jeta les tables et prit la tête de son frère, en la tirant à lui : « ô fils de ma mère, (dit Aaron), le peuple m'a traité en faible, et peu s'en est fallu qu'ils ne me tuent. Ne fais donc pas que les ennemis se réjouissent à mes dépens, et ne m'assigne pas la compagnie des gens injustes. ».  » (Coran 7:150).

La Bible comme le Coran rapporte que les Hébreux restés pieux ont été chargé de tuer leurs frères tombés dans l'idolâtrie. La Bible indique que « dans le peuple, il tomba environ trois mille hommes » (Exode 32:28). Le peuple hébreu a ensuite été pardonné par Dieu : « Et [rappelez-vous], lorsque Moïse dit à son peuple : « ô mon peuple, certes vous vous êtes fait du tort à vous-mêmes en prenant le Veau pour idole. Revenez donc à votre Créateur; puis, tuez donc les coupables vous-mêmes : ce serait mieux pour vous, auprès de votre Créateur ! » C'est ainsi qu'Il agréa votre repentir; car c'est Lui, certes, le Repentant et le Miséricordieux ! » (Coran 2:54).


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